Claude Pinoteau

Publié le par stéphane nadouce

 Voici une interview que j'ai réalisée sur l'île de Ré, dans le cadre de la semaine des Jeunes Réalisateurs organisée par Philippe Maynial qui eût lieu dans le magnifique village d'Ars en Ré au mois d'octobre dernier.Le parrain n'était autre que Claude Pinoteau.

Interviewer : Bonjour Monsieur Claude Pinoteau.

Claude Pinoteau : Bonjour.

Interviewer : J'aimerais savoir pourquoi vous avez accepté l'invitation de Philippe Maynial ?

C.P : D'abord c'est la deuxième année que je viens et deuxièmement Philippe Maynial est un grand ami auquel je ne sais rien refuser, professionnellement parlant, et ensuite, Ars en Ré, est un lieu extrêmement agréable, en plus les gens sont charmants on butine de restaurants en cafés et nous sommes reçus toujours avec beaucoup de sympathie, en plus la nature est belle, on va faire du vélo...Je peux encore en rajouter, mais cela fait déjà beaucoup..( Rire ). Et puis aussi nous rencontrons des Jeunes Réalisateurs, et j'adore les rencontres. On en apprend autant d'eux qu'ils peuvent en apprendre de nous, donc voila toutes ces raisons.

Interviewer : Qu'est-ce que vous leur apportez à tous ces jeunes réalisateurs ?

C.P : Ben, nous essayons de leur apporter quelque chose. Je ne suis pas professeur, je n'ai pas confisqué la vérité, simplement, subjectivement, je vais faire des rapports sur leurs scenari, leur dire ce que j'en pense d'une manière constructive, c'est à dire dégager les choses positives et voir comment on peut encore les améliorer; ça passe d'abord par des réunions collectives où tout le monde donne son avis sur tous les scenari, et ensuite des rencontres particulières avec l'auteur pour aller plus profondement dans le sujet et essayer de trouver véritablement, aprés les réflexions sur le scenario que je fais seul et que j'ai fait à Paris avant de partir, pour leur apporter ce que je pense pouvoir être une amélioration. Alors,c'est à eux d'en juger, ils sont maîtres de leurs sujets, mais je fais tout ce que je peux pour leur apporter ce que je pense pouvoir être une amélioration à l'histoire qu'ils vont raconter.

Interviewer : Qu'est-ce qui vous touche le plus dans ces scenari que vous lisez, vous ?

C.P : Ben ce qui me touche le plus il faudrait que vous connaissiez les sujets c'est difficile d'en parler comme ça et de donner une réponse, tout dépend du style du scénario; ça peut être une comédie, un drame, y a des choses qui peuvent être superficielles, des choses qui sont plus profondes; d'abord, ce sont des scénari originaux qui émanent de chacun d'entre eux, ils s'investissent dans leurs sujets totalement, c'est à dire on sent les Hommes qu'ils sont, à travers leurs pensées, à travers ce qu'ils veulent dire. Y'en a un qui a fait un sujet qui parle de la difficulté de la génération actuelle de vivre, de travailler et de rentrer dans la vie active, y'en a une autre qui raconte l'histoire d'une petite fille de onze ans qui fait une fugue à travers l'Europe pour des raisons idéologiques qu'est aussi trés intéressante; Voilà, chacun à quelque chose à raconter. Il faut dire aussi que ces sujets ont déjà été sélectionnés par Philippe Maynial au reçu d'une quantité de sujets qui ont été proposés et on a gardé les 4 sujets, les 4 réalisateurs qui ont le plus de promesses et donc c'est déjà une sélection, ce sont déjà de trés bons scénari, mais nous pensons encore pouvoir les améliorer parceque c'est ce qu'il y a de plus important. Le scénario c'est la matière première, la base de tout, et quand on fait un trés bon scénario, on obtient les acteurs qu'on veut, de l'argent pour le faire, donc on ne travaille jamais assez sur un scénario et même sur un scénario abouti, comme certains d'entre eux, vont encore être améliorés grâce aux Ateliers d'Ars en Ré.

Interviewer : Quelle est votre actualité cinématographique ?

C.P : J'ai plein d'actualité mais pas cinématographique curieusement. Je butine de festivals en festivals. Je reviens du festival de St Jean de Luz  où j'étais président du Jury. Je reviens également du festival de Pézenas, c'est un festival tttttrés intéressant sur la création dans cette ville de Molière, je vais à sarlat également où je fais des ateliers avec des étudiants qui me passionnent énormément, je voyage beaucoup, je reviens de St Péttersbourg, j'ai mille chose à faire, mais pour le moment, l'envie de faire des longs métrages passe  par les obligations auxquelles je ne suis pas habitué, c'est à dire que maintenant, la télévision à pratiquement confisqué le cinéma, donc on peut pas faire un film sans la télévision. La télévision force à des obligations. Il n'y a plus cette liberté que j'avais avant chez Gaumont j'avais qu'un seul interlocuteur qui était le producteur et qui nous faisait confiance et je pense qu'il avait raison puisque les films que nous avons fait chez Gaumont  ont été pour beaucoup des succés. Les choses ont changé beaucoup, et par ailleurs, je n'ai pas tellement envie d'aller frapper aux portes. si on me désire, ben on m'appelle, ( rire ) et je viens avec joie; tant que j'ai l'envie et l'énegie de travailler mais je n'ai plus envie de travailler pendant  6 mois sur un scénario sans être réttribuer.

Interviewer : Quel acteur de la nouvelle génération d'acteurs aimeriez vous voir jouer dans vos films ?

C.P : Oh ! j'aurai adoré travailler avec guillaume Canet que je trouve trés trés bien, et puis il y a également  la petite Amélie Doutey que j'ai découvert et que j'ai trouvé remarquable, il y a une génération de jeunes premiers qui est tout à fait intéressante et que je regrette un peu de les rencontrer si tard parceque il y a longtemps que je n'ai pas trouvé des acteurs de cette qualité.

Interviewer : Et à quand un film sur l'îl de Ré !

C.P : Pourquoi pas, mais vous savez, un film c'est d'abord un scénario. On peut trés bien faire un chef-d'oeuvre à Aubervilliers et faire un navet à Tahiti. C'est pas tellement le décor qui compte, c'est l'histoire qu'on raconte. Là on a un lieu, mais faut tout inventer, faut tout écrire, et moi souvent j'écris un scénario et une fois qu'il est écrit, je me demande où est-ce que je pourrais bien le tourner ( rire ), vous voyez, c'est un peu l'inverse; et à ce moment là, pourquoi pas. Mais faut d'abord écrire.

Interviewer : Claude Pinoteau, merci.

 

Interview réalisée par Stéphane Nadouce.

Publié dans REPORTAGES

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